Tanger, un paradis perdu pour les oiseaux migrateurs
New Perspectives on Storytelling and Art
Par Abderrahim Benattabou
pour
le Journal de Tanger
Cette ville que nous regardons grandir depuis deux décennies comme un adolescent fier de ses formes n’est pas seulement le lieu de passage obligé des migrants, MRE et semi-remorques, elle est aussi depuis des milliers d’années le point de transit de la moitié des oiseaux qui migrent entre l’Europe et l’Afrique au grès des saisons.
Ces belles créatures à deux pattes ont de tous temps eu besoin de se reposer après la dure traversée de la méditerranée ; tout comme nos amis les humains, les oiseaux ont besoin de reprendre des forces lors de leurs périples annuels, et Tanger a toujours été un lieu hospitalier, mais à force de malveillance : les « toujours » deviennent « incertains ».
Malheureusement, le tout béton est devenu un idéal
« Malabata » que l’on pourrait traduire par « mauvais pas » est un marécage situé dans la partie Est de la baie de Tanger. Traversé par un cours d’eau où se mélangent eau de mer et eau douce, ce petit coin de paradis fut jadis peuplé de centaines de cigognes, de flamands roses, de grues, d’ibis, d’échasses blanches, et de canards, ainsi que de plusieurs autres espèces d’oiseaux migrateurs qui offrent un spectacle unique en son genre car situé en plein paysage urbain.
Irresponsabilité ou crime délibéré?
L’observation hebdomadaire du site appelé « oued el maleh » a commencé en 2006 ; Une observation reposante, éducative et relaxante qui a viré au cauchemar à partir de 2012, date à laquelle des déchets de travaux publics ont commencé à être déposés, parfois directement sur des nids pleins d’œufs. ( voir photos )
Selon les experts, ce site naturel unique en son genre car situé dans le périmètre urbain, pourrait être un lieu exceptionnel d’études et de recherches et en même temps un espace de loisirs et d’animations scolaires et touristiques. Il est malheureusement en train de devenir une décharge à ciel ouvert symbolisant la contradiction entre le discours politique qui a suivi la COP 22 que le Maroc a accueillit en 2016 et la triste réalité.
l’équipe du musée de l’âne a pu lister plus de 10 espèces d’oiseaux en plus de la faune et de la flore très diversifiée que comprend le site en question, il est à noter que pendant la période des grandes migrations, ce chiffre est multiplié par dix.
La présence de ces oiseaux malgré l’état de dégradation très avancé signifie qu’il est encore possible de sauver ce lieu qui est une valeur ajoutée pour la ville de Tanger, et bien que les promoteurs immobiliers ne cessent de le convoiter, il reste encore possible de sauver ce patrimoine naturel et par la même occasion, permettre aux générations futures de découvrir autre chose que des pigeons et des mouettes.
A bon entendeur !
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