Extraits traduits par Abderrahim Benattabou à partir

de l’article de Aboud Attia : « l’âne »

paru dans le magazine « Qafilah »

Même si oublions la cruauté avec laquelle la plupart des gens traitent spécifiquement cet animal de compagnie, et qui seule peut remplir un dossier entier, sachant qu’il n’y a aucune raison de renoncer à parler de cette cruauté, sauf par crainte de reconnaître ce qu’elle peut révéler.
Même si nous laissons tomber le déni avec lequel cet animal est traité, en particulier dans les sociétés qui ne sont plus agricoles et qui n’en ont plus besoin et qui ne peuvent se permettre le luxe de traiter l’animal avec douceur et intérêt, comme c’est le cas dans les villes arabes, où il ne reste rien de l’âne que le nom. Le nom, tel qu’il est connu depuis des siècles, est synonyme d’insulte.

Lorsque Napoléon Bonaparte a traversé les Alpes dans sa campagne contre l’Italie, le peintre français Jacques-Louis David a reçu une demande de Charles IV d’Espagne pour peindre cette traversée dans un tableau. David a en fait dessiné une magnifique peinture, dans laquelle nous voyons Napoléon, qui détenait le titre de premier consul, sur le dos d’un cheval blanc debout sur ses pattes postérieures au sommet des montagnes. Cette peinture était à l’époque un chef-d’œuvre de propagande politique, de sorte que David en a tiré quatre exemplaires pour quatre clients différents. Mais après la chute de l’Empire en 1815, il n’y avait plus besoin de propagande politique, et la vérité historique s’est élargie, alors l’artiste Paul de la Roche en 1848 a peint le tableau réaliste où nous voyons Bonaparte portant un manteau d’hiver à dos de mule.
La falsification de l’histoire ou de la réalité aux mains du peintre David, est la même que l’on retrouve dans les bibliothèques du monde entier. Dans chacune, il y a des dizaines de livres qui parlent de chevaux, mais il faut chercher dans dix bibliothèques pour trouver un livret sur l’âne. Alors que les publications sur les baleines, par exemple, occupent, par exemple dans l’encyclopédie arabe universelle 15 pages, sachant que le rôle de la baleine dans la vie humaine est largement inférieur à celui de l’âne.
Pendant plus de cinq mille ans, l’âne était le serviteur des domestiques, travaillant pour le fermier, travaillant à son tour pour un maître. Par conséquent, l’âne devenait un souffre douleurs par effet domino.

Il est surprenant – comme il ressort de certains textes – que le traitement brutal et sévère jusqu’aux limites de la férocité avec laquelle l’âne a été traité à l’époque de Lucius Apollius dans l’Empire romain, soit le même que Tawfiq al-Hakim a vu en Égypte au cours du XXe siècle.
Et puisque l’homme, depuis le début des civilisations, voit la puissance ajoutée à un groupe de caractéristiques malignes comme un moyen de changer le cours des situations inconfortable, il a par conséquent assimilé l’endurance de l’âne à de la stupidité. Jusqu’à ce que son nom ait été transformé à travers les âges dans la plupart des langues du monde en une insulte, il est utilisé face à quiconque manque d’intelligence.

Bien que l’âne domestique semble être relativement lent dans ses mouvements, les ânes relâchés dans la nature ont rapidement acquis toutes leurs capacité, par exemple: courir à la vitesse des zèbres et des chevaux.

La présence de ces oiseaux malgré l’état de dégradation très avancé signifie qu’il est encore possible de sauver ce lieu qui est une valeur ajoutée pour la ville de Tanger, et bien que les promoteurs immobiliers ne cessent de le convoiter, il reste encore possible de sauver ce patrimoine naturel et par la même occasion, permettre aux générations futures de découvrir autre chose que des pigeons et des mouettes.

A bon entendeur !